MAL DE DOS / LOMBALGIE chez l'adulte

Publié le par docteur mailler

Il s'agit d'une douleur ou d'une gêne fonctionnelle entre la 1 ème côte et le pli fessier, médiane ou latéralisée irradiant jusqu'à la cuisse, jamais en dessous du genou.

En cas d'irradiation aux membres inférieurs, on suspecte une lomboradiculalgie : sciatique ou cruralgie sur pathologie discale ou disco-ostéophytique.

La lombalgie est la 3ème cause d’invalidité en France.


Il faut distinguer les lombalgies aigues des lombalgies chroniques.

Les signes d’alerte sont les signes faisant évoquer une fracture vertébrale, une néoplasie, une infection, une pathologie inflammatoire (spondylarthrite).

Une sciatique hyperalgique et/ou paralysante et/ ou un syndrome de la queue de cheval (dysurie, troubles des sphincters pelviens, anesthésie en selle,  troubles de l'érection) est une urgence thérapeutique.

90% des  lombalgies sont mécaniques banales et communes: pathologies discales, articulaires postérieures, musculaires, musculo-ligamentaires...

 

LES LOMBALGIES AIGUES  (lumbago)


Douleur accentuée à l'effort, améliorée en position de repos prolongé.
Depuis moins d'un mois.

L’examen clinique, l’anamnèse et la recherche de facteur de chronicité sont importants.

Les signes d'alerte sont:
douleurs nocturnes non soulagées par le repos au lit
perte de poids
fièvre
contracture musculaire intense

Situation "drapeaux rouges"
Age inférieur à 20 ans ou supérieur à 55 ans
Antécédents de pathologie tumorale / de pathologie extra rachidienne
Prise de cortisone au long cours
Notion de traumatisme violent récent
Ostéoporose fracturaire
Immunosuppression / Toxicomanie (en IV)

En cas de signes d’alerte : 
Réaliser une radiographie du rachis F et P , un scanner lombaire, puis en deuxième intention une IRM.
Réaliser une biologie: NFS VS CRP (en cas de suspicion de pathologie sous-jacente).

Il n'y a pas lieu de prescrire des examens radiographique avant 4 à 6 semaines pour une lombalgie isolée.
Si les examens confirment une pathologie sous jacente la prise en charge est alors spécialisée.

Si les examens sont négatifs ou si les signes d’alerte ne sont pas présents, un traitement sur 1 à 4 semaines est prescrit : contrôle de la douleur , mobilisation précoce. 

La prise en charge spécialisée est à proposer en cas d’échec de ce traitement.


LES LOMBALGIES CHRONIQUES

Depuis plus de trois mois.

Facteurs de "chronicisation": 
Port de charges lourdes / postures prolongées / exposition aux vibrations/ insatisfaction au travail
Niveau social et économique faible / solitude
Antécédents d'indemnisation pour rachialgie / prise en charge en accident du travail / litiges avec les organismes sociaux.
Dépression / stress / susceptibilité à la douleur / peur d'effectuer des gestes "à risque" / catastrophisme 
Médicalisation / IRM précoce

Il faut rechercher les signes d’alerte, les facteurs de chronicité, réaliser des examens permettant le diagnostic d’exclusion, et surtout évaluer la douleur.

Un traitement sur 1 à 4 semaines est proposé : contrôle de la douleur, kinésithérapie…

 

TRAITEMENT


Paracétamol /Antalgiques de niveau 2 : tramadol, codéine
AINS en cure courte
Myorelaxant
Chaleur locale
Manipulation vertébrale (imagerie avant)
Kinésithérapie et Manipulation vertébrale interdite en phase aigue d'une lomboradiculalgie (et surtout en cas d'hernie discale).
Kinésithérapie: assouplir, restaurer la force musculaire rééduquer la proprioception
Programme multidisciplinaire de réentraînement à l'effort en hopital de jour
Ceinture lombaire
Infiltration sur arthrose postérieure ou par spondylolisthésis
Sinon 1 à 3 Infiltrations de corticoïde si pas d'amélioration à J10 +-sous scopie, Scanner
Reprise progressive des activités / Repos court (3j) / ne pas recommander de repos au lit

Publié dans rhumatologie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :