le zona: pas sympa!

Publié le par docteur mailler

Le zona est la réactivation du virus de la varicelle, le plus souvent chez les adultes âgés de plus de 50 ans.

La réactivation du virus peut survenir lorsque le système immunitaire est affaibli par une maladie (mononucléose, infection par le VIH/sida…) ou un traitement immunosuppresseur (traitement contre le cancer ou une maladie auto-immune). Dans certains cas, la seule cause identifiable d’une poussée de zona est un stress prolongé, de la fatigue chronique ou, simplement, l’âge.

Elle se caractérise par l'apparition de vésicules sur la peau et des douleurs.

Dans 90 % des cas, le zona et les douleurs disparaissent sans séquelle en trois ou quatre semaines, mais le zona peut se compliquer par des douleurs persistantes intenses.

Le zona est rarement récidivant.

Les vésicules contiennent du virus de la varicelle.  La contamination d’une personne n’ayant pas eu la varicelle est possible, il faut donc être attentif aux femmes enceintes vierges de la varicelle ou aux personnes dont le système immunitaire est diminué par une maladie ou un traitement.

Lorsque le virus de la varicelle-zona concerne le nerf ophtalmique, un avis ophtalmologique est toujours nécessaire.

Chez les personnes dont le système immunitaire est fortement affaibli, le zona peut atteindre plusieurs zones du corps, voire tout le corps. On parle alors de « zona-varicelle » ou de « zona généralisé ».

SOINS LOCAUX :

Lavage à l’eau savonneuse une ou deux fois par jour.

Une solution antiseptique (par exemple Biseptine) peut être appliquée pour prévenir la surinfection bactérienne.

Les traitements locaux antiviraux, antibiotiques, anesthésiants ou antiprurigineux n'ont pas d'indication.

 

TRAITEMENT MEDICAMENTEUX

Les antiviraux destinés à traiter le zona sont habituellement réservés aux formes les plus graves (zona ophtalmique…). Ils doivent être pris dans les 72H  qui suivent l’éruption des vésicules.

Ils sont aussi prescrits en cas de risque de développer des douleurs chroniques : personnes âgées de plus de 50 ans, personnes dont la phase aiguë est très intense...

Valaciclovir 500  2/2/2  7jours parexemple.

Ils ne sont pas prescrits en cas de zona non ophtalmique chez un patient immunocompétent de moins de 50 ans.

Chez les patients immunodéprimés, le traitement se prescrit en IV en isolement strict en milieu hospitalier.

 

Pour combattre la douleur, le médecin prescrit des médicaments antalgiques de palier II (paracétamol-codéine) .L'association à l'amitriptyline (25 mg par jour) augmenterait l'effet antalgique. Si les douleurs résistent, la morphine est parfois proposée.

 

VACCIN

Il existe en France un vaccin à virus vivant atténué de la varicelle-zona.

Il est recommandé chez les personnes âgées de 65 à 74 ans avec une dose de vaccin. Cette vaccination permet de réduire de moitié le risque de zona. Chez les personnes vaccinées qui ont néanmoins un zona, le risque de douleurs chroniques est réduit de plus de 60 %.

 

ANTIBIOTIQUES

En cas de surinfection, une antibiothérapie par voie orale contre le streptocoque ou le staphylocoque est possible (Augmentin, Pyostacine,…).

 

BILAN

Il faut rechercher une immunodépression (sérologie vih, recherche de néoplasie…).

 

EXAMEN OPHTALMIQUE

Il est systématique si le zona intéresse l'aile du nez, en cas d'œdème palpébral gênant l'ouverture palpébrale, de baisse de l'acuité visuelle, d'hyperhémie conjonctivale et chez l'immunodéprimé.

Les corticoïdes locaux sont limités au traitement des complications ophtalmologiques : kératites immunologiques et uvéites antérieures.

La corticothérapie générale est déconseillée dans la phase aiguë.

 

DOULEURS POST ZOSTERIENNES (après 4 semaines)

Les antalgiques de palier II et les morphiniques sont souvent insuffisants en raison de l'origine neuropathique de la douleur.

La lidocaïne sous forme d'emplâtre dispose d'une indication d'AMM.

Les psychotropes utilisés à visée antalgique dans les douleurs post zostériennes sont : l'amitriptyline (75 mg par jour) ; la carbamazépine (400 à 1 200 mg par jour, posologie supérieure à celle de l'AMM) ; la gabapentine (2 400 à 3 600 mg par jour) ; la prégabaline (150 à 600 mg par jour).

L'application de capsaïcine sous forme de patch est parfois utilisée dans les centres spécialisés, mais a une place limitée.

 

RESISTANCE

rares

chez les patients immunodéprimés.

prise en charge hospitalière

 foscarnet 40 mg/kg toutes les 12 heures par voie intraveineuse (hors AMM).

 

CONSEILS

L'évolution d'un zona est, dans la grande majorité des cas, bénigne avant 50 ans.

Le traitement symptomatique associe le lavage et la désinfection cutanée à la prise en charge éventuelle de la douleur.

Le traitement antiviral par voie orale, indiqué chez les patients de plus de 50 ans ou risquant de présenter des douleurs post zostériennes, ainsi que chez les patients présentant un zona ophtalmique, doit être prescrit au plus tard dans les 72 heures suivant le début de l'éruption.

Au-delà de 75 ans, l'évolution de la maladie est plus lente et les risques de douleurs post zostériennes plus importants.

Le risque de complications chez les personnes immunodéprimées (cancers en évolution, sida) justifie leur hospitalisation et un traitement par voie intraveineuse.

Le patient immunodéprimé peut être informé des premiers signes du zona, une reconnaissance précoce des symptômes permettant de débuter le traitement le plus tôt possible.

Les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées, les personnes diabétiques et celles qui souffrent d’infection par le VIH/sida ou de cancer doivent consulter très rapidement lorsque des symptômes évoquant le zona sont présents.

 

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