L'EUTHANASIE : pour ou contre?
EUTHANASIE
L’euthanasie est l’acte d’un tiers qui met délibérément fin à la vie d’une personne dans l’intention de mettre un terme à une situation jugée insupportable.
L’euthanasie réclamée par le malade, est dite : « volontaire ».
L’euthanasie faite à l’insu du malade (incapable d’exprimer sa volonté) , est dite : « imposée ».
Mode « opératoire » :
Injection d’une drogue ou d’un produit toxique.
Omission d’administrer un traitement indispensable.
Il s’agit de fournir des moyens médicaux , à la personne qui le souhaite, pour mettre fin à sa vie.
C’est une démarche différente de l’euthanasie volontaire.
L’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas autorisés en France.
L’euthanasie relève de l’homicide volontaire.
Le suicide assisté relève de la non-assistance à personne en danger.
Les demandes d’euthanasie proviennent le plus souvent des familles.
Les demandes peuvent être l’expression d’une souffrance physique, morale ou existentielle.
La demande est souvent ambivalente : on espère le dernier sommeil tout en tenant à la vie. Exemple :certaines personnes âgées disent souhaiter la mort , mais ne font rien pour la hâter.
Enoncer le désir de mourir est déjà une façon d’exister. Il peut se traduire par une demande de vivre autrement (« plutôt mourir que de vivre ainsi ! »).
Devant la souffrance physique ou la dépendance, le malade veut au moins rester digne aux yeux de ses semblables. Accéder à sa demande est une façon de reconnaître que son désespoir est fondé et que sa vie actuelle n’a plus de sens à nos yeux (et qu’il n’est déjà plus digne d’être vivant).
La pression sociale peut conduire les malades ou les personnes âgées à la conviction d’être des gêneurs. Il faut se méfier de ne pas glisser du suicide assisté vers le suicide proposé, facilité, conseillé (provoqué ?). Il pourrait être facile de culpabiliser les malades, les personnes fragiles, les personnes âgées et de les encourager à recourir à l’euthanasie présentée alors comme un acte courageux, généreux, voire comme une dernière preuve d’amour.
L'ouverture même d'un droit à l'euthanasie pourrait avoir comme conséquence d'augmenter le sentiment de culpabilité de la part des personnes non demandeuses...
Cependant, le désir de la personne malade ou vieillissante de ne pas atteindre un degré de « déchéance » qu’elle juge elle-même intolérable semble légitime.
La perte de la qualité de vie pourrait être un argument en faveur du geste euthanasique. Encore faut-il évaluer ce qu’est « la qualité de vie » et il faut être vigilant à ne pas perdre le statut de « sujet » du malade. La personne démente est alors surexposée.
La compassion peut nous pousser vers l’euthanasie. Il faut se méfier aussi de la fausse-compassion (l’émotion) qui veut que certaines altérations physiques ou mentales portent atteinte à la dignité de la personne et privent la vie de toute signifiance, de toute valeur.
Rappelons que certains partis européens demandent d'étendre l'euthanasie aux personnes atteintes de démence incurable ainsi qu'à certains malades psychiatriques. Où est la limite?
Cette loi respecte la volonté de la personne de refuser un traitement.
Elle permet l’interruption ou la non-prescription de tout traitement jugé inutile ou disproportionné.
Elle autorise (sous certaines conditions) l’utilisation de traitements qui soulagent le patient au risque d’abréger la vie.
Elle oblige à mettre en œuvre des soins palliatifs.
Elle permet de désigner par le malade une personne de confiance ou de rédiger des directives anticipées dans le but de participer aux décisions de soins.
Elle interdit de donner la mort.
Il faut des procédures collégiales lorsque le malade ne peut exprimer sa volonté et faciliter la démarche palliative à domicile
photo: http://www.hautesavoiephotos.com
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article inspiré de la revue du praticien médecine générale N° 808.
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